I.
Petite fleur d'avril qui t'es hier ouverte
A la première pluie, au premier beau rayon,
Et qui, levant la tête au-dessus du sillon,
Regardes à l'entour, crainte de fausse alerte,
Si le travail se fait, si l'herbe est déjà verte,
Si l'on peut commencer sa végétation,
Si l'abeille revient, si le petit grillon
Murmure en bondissant dans la plaine déserte;
Toi que tout réjouit, une feuille, un oiseau,
Un insecte imprudent qu'entraîne le ruisseau;
Petite fleur d'avril, si fière et si ravie
De ta première pluie et de ton premier jour,
Qui te livres sans crainte au soleil ton amour,
Au soleil qui te prend ton parfum et ta vie!
II.
Je sais une jacinthe, une fleur de janvier
Née un matin d'hiver dans une chambre close,
Qui n'eut pas comme toi pour compagne la rose,
Et dont tout le jardin fut un peu de gravier;
Et pourtant cette fleur n'a rien à t'envier;
Et si tu te vantais, elle, pour toute chose,
Te dirait doucement qu'elle est un jour éclose
Sous son chaste regard auprès de son clavier,
Et qu'elle a bien souvent ouï sa voix sonore
Dire des airs charmants et que la plaine ignore,
Des airs auxquels jamais tu ne dois prend repart;
Et que le jour, hélas! où tu seras flétrie,
Tu regretteras moins ton ciel et ta prairie
Qu'elle sa jardinière et son divin regard!
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